Avec 214 platanes abattus les actions vont reprendre
Publié le mardi 31 mars 2009 à 09H21
L'association CréAvignon se dit déçue par la municipalité
Photo A.Esposito
Imposée par arrêté préfectoral pour lutter contre l'expansion du chancre coloré, la campagne d'abattage à Avignon recense 214 platanes malades qui seront abattus d'ici l'été.
Accuse-t-on les platanes d'avoir ce champignon, le chancre coloré, quand on veut les tuer ? Marie-Françoise Rozenblit, 1èr e adjointe déléguée à l'environnement et au cadre de vie, s'en défend
vivement et défie quiconque "de trouver le moindre abattage" qui ne soit fait pour une raison sécuritaire ou sanitaire. "Le service régional de la protection des végétaux nous
indique les arbres à abattre et nous sommes tenus de nous y conformer."
Pour le premier semestre 2009, 207 platanes, déjà dévitalisés, seront ainsi abattus (replantations en automne). L'adjointe assure que le maire autant qu'elle-même, s'émeut de la perte des arbres
au même titre que les riverains. Pourtant le courant ne passe pas.
Une commission qui devait calmer les esprits
L'opération des dévitalisations illustre bien le problème : alors que seul un expert peut déceler sur l'arbre les signes de la maladie, on procède à une entaille circulaire à la base du tronc, ce
qui tue l'arbre. Aux allées de l'Oulle, la mort des platanes, "suspecte" pour qui ne connaît pas le protocole, fait encore jaser des témoins outrés. "C'est pour cela que nous avons proposé de
créer une commission chargée d'étudier les demandes d'abattage des arbres, analyse Jean-Pierre Cervantès, président de l'association CréAvignon.
Très mobilisé, on lui doit l'enchaînement de personnalités autour des arbres, avenue Boccace, en septembre dernier. La semaine dernière, l'abattage de quinze platanes le long du canal de
Vaucluse, a repris à deux pas de l'endroit où cette action avait eu lieu… sans susciter cette fois de réaction. Cela s'explique en partie par une lettre, émise le 14 janvier dernier, envoyée par
l'adjointe au cadre de vie. Elle rassurait le président de CréAvignon disant "s'intéresser au projet de cette commission qui pourrait associer des riverains ainsi que des associations ou
organismes labellisés, afin d'assurer un rôle d'arbitrage."
Cependant, vendredi dernier, l'élue a clairement indiqué que cette commission, risquant d'être une "usine à gaz", ne serait "pas créée de façon permanente. Ce qui n'empêchera pas de réunir
ces interlocuteurs ponctuellement, dans le cadre de travaux ou des projets d'aménagement". La déception de M. Cervantès est claire : "Si on veut un service technique pouvant abattre sans
concertation, il vaut effectivement mieux ne pas créer cette commission ! Nous étions en sommeil dans l'attente de la création de cette commission : il va donc falloir nous manifester à nouveau
et relancer la pétition." À l'approche des beaux jours, les relations entre la municipalité et les opposants à l'abattage des arbres seront tout sauf… platoniques.
Par Pierre Laffite ( avignon@laprovence-presse.fr )
Source: http://www.laprovence.com/articles/2009/03/31/772942-Region-Avec-214-platanes-abattus-les-actions-vont-reprendre.php