Les transports en commun de l'agglomération d'Aubagne seront gratuits dès 2009, à l'image de ceux d'une douzaine de collectivités en France. Des choix politiques facilités par la situation financière des transports des villes moyennes.
Si elle n'est pas unique, cette démarche reste encore rare dans l'Hexagone avec un développement sensible depuis le début des années 2000 et une douzaine de collectivités concernées aujourd'hui. La ville de Compiègne a joué les pionnières il y a 33 ans et étend progressivement la gratuité à l'ensemble de l'agglomération depuis 2005. A Châteauroux, la mesure a été appliquée sur l'ensemble de la communauté d'agglomération (75.000 habitants) dès son instauration fin 2001. Vitré a pérennisé la gratuité en mai 2002 après un an d'expérimentation et les autres communes de l'agglomération sont desservies par un service payant de transport à la demande par taxi.
D'après une étude interne du Groupement des autorités responsables des transports publics (GART), les collectivités qui pratiquent la gratuité totale sont toutes de taille moyenne (entre 10.000 et 75.000 habitants) et se caractérisent par une fréquentation et une faible couverture des dépenses par les recettes commerciales. " Beaucoup d'usagers comme les scolaires ou les plus de 60 ans voyageaient déjà gratuitement ", remarque Dominique Meyer, adjoint en charge des transports à Gap dans les Hautes-Alpes, où la gratuité a été instaurée en novembre 2005. " Aujourd'hui, les bus sont aussi utilisés pour les déplacements domicile-travail. C'était une attente des employeurs qui voulaient que leur versement transport serve à leurs salariés ", ajoute-t-il.
Dans les agglomérations plus importantes, les recettes commerciales couvrent 20 % à 25 % du coût du transport, soit " une part non négligeable des ressources dans une période où le transport public manque cruellement de moyens ", poursuit l'étude du GART, qui estime que la gratuité n'est pas souhaitable ni viable dans les agglomérations plus importantes.
Source: Les echos.fr