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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 23:51

Avignon

Gratuité des transports en commun!

Mythe ou réalité?

 

Pas de ticket, pas de tourniquet, pas de contrôleur...

La première réaction en entendant parler de gratuité du transport en commun(TC) c’est de clamer : «C’est de l’utopie !».

Les faits contredisent cette réaction.

 

En France, au moins 9 municipalités ou agglomérations ont déjà opté pour la gratuité du transport en commun :

Vitré( l’Ille-et-Vilaine), Compiègne( l’Oise), Châteauroux(l’Indre), Colomiers( près de Toulouse), Issoudun(Oise) , Mayenne( Mayenne), Castre  et plus proche de chez nous Gap et tout récemment Aubagne.

Colomiers et Compiègne pratiquent la gratuité depuis 30 ans !

Aux États-Unis et en Belgique quelques villes ont également adopté la gratuité des TC.


A Vitré, par exemple, le maire Pierre Méhaignerie se désespérait de voir tourner des bus à vide. La décision de supprimer la billetterie a été prise en mai 2001. La mesure visait également à réduire la circulation en ville aux heures de pointe, notamment à la rentrée et à la sortie des classes. L'effet fut immédiat. Le trafic est alors passé de 47000 à 120000 voyages par an. " Il est clair, en France au moins, que la gratuité permet d'augmenter la fréquentation des transports en commun de façon durable ", observe Yves Duhamel, le directeur du cabinet Axiales, auteur d'une étude sur la question. A Hasselt en Belgique, la gratuité, conjuguée à une amélioration du réseau, a fait s'envoler la fréquentation de 30000 voyageurs par mois en 1997, à 267000 en 1999.

Les motivations et les bénéfices sont variés:

  •   Décroissance des rejets de gaz à effet de serre de l'agglomération en faisant un transfert des déplacements en voiture vers les bus.
  •   Droit au transport pour tous (Les personnes âgées, les jeunes, les précaires, les personnes à mobilité réduite n’ont bien souvent que les transports collectifs pour se déplacer, pour le travail, pour les démarches administratives, pour les courses, l’accès à la culture, à la santé...Il existe des exonérations, réductions, tarifs différenciés, c’est compliqué et discriminatoire, parfois injuste.).
  •   Réduction de la circulation automobile et donc fluidité du trafic.
  •   Redynamisation du centre ville.
  •   Amélioration de la qualité de vie.
  •   Rentabilisation un système qui coute cher(en subventions) pour une population restreinte.
  •   A terme création d'emplois car le service devra suivre la demande qui va croitre.
  •   Une mesure en faveur de l'augmentation du pouvoir d'achat, en réduisant les dépenses des ménages.
  •   Un désenclavement des périphéries urbaines et des quartiers populaires.
  •   Suppression des agressions de conducteurs pour voler la caisse.
  •   Une image d'ouverture et d'hospitalité qui fera la fierté des Avignonnais.
  •   Une mesure touristique.
  •   Mesure de santé publique (réduction de la pollution de l’air et déplacements pédestres jusqu’aux arrêts)

Comment financer cette gratuité?

La vente des tickets (4,5 M d’€) représente une faible part du budget de la TCRA ( 25Md’€).

Ces chiffres correspondent au budget des TC pour l’ensemble des communes du Grand Avignon ( G.A)

untitled.jpg

Le manque à gagner de la vente des tickets est à mettre en balance avec le cout des points de vente, du contrôle, les économies liées à la redynamisation du  centre ville et la réduction des couts d’aménagements de voirie pour améliorer la fluidité.

En effet plus de contrôleurs ni de points de vente ni de billets à imprimer. Le centre ville est de nouveau fréquenté sans avoir à y consacrer un budget particulier. La réduction de l'utilisation de la voiture permet de réduire les couts des équipements de voirie qui sont nécessaires pour fluidifier la circulation automobile.

Pour financer le libre accès aux TC il resterait donc à faire un transfert de budget(environ 1% du budget de chacune des communes du G.A). On pourrait envisager de réduire légèrement les investissements dans les voiries au profit des TC.

La politique menée jusqu’à présent favorise le transport routier qui lui est gratuit et engloutit des sommes énormes pour financer les voiries et les parkings. Les Avignonnais sont bien placés pour le savoir !

 

Une politique de gratuité des transports en commun s'appuie aussi sur la législation actuelle:

 

·         La “loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie”, du 30 décembre 1996

a rendu obligatoire l’instauration dans les villes de plus de 100 000 habitants d’un

“Plan de déplacements urbains” (PDU), qui vise la réduction de l’usage de la

voiture particulière au profit des transports publics, de la marche, du vélo.

·         La Loi d’orientation des Transports Intérieurs (LOTI), du 30 décembre 1982

est la loi fondamentale d’organisation des services publics de transport en France.

Elle a affirmé un droit au transport devant permettre de se déplacer « dans des

conditions raisonnables d’accès, de qualité et de prix ainsi que de couts pour la

collectivité »

En France, même si la gratuité du transport en commun est mise en avant par des associations dites de gauche , trois agglomérations de droite l’ont mise en œuvre. De même, dans un pays comme les États-Unis qui n’est pas reconnu pour ses penchants sociaux-démocrates des élus locaux, ont pu offrir à leurs citoyens un système de transport en commun gratuit.

Pour conclure :

Il est urgent de désengorger les trajets urbains, en intensifiant les réseaux de transports publics pour diminuer les embouteillages, les accidents et la pollution. Il faut libérer les espaces de la ville au profit des déplacements piétons, cyclistes et des transports en commun.

La gratuité des transports en commun répond à deux urgences, sociale et écologique, c’est de plus un moteur pour l’économie et l’emploi.

La gratuité s’entend comme la liberté d’accès à un service public, comme dans le cas de l’école publique, laïque et des hôpitaux.

Le libre accès aux transports en commun améliore la vie et réduit les dépenses des ménages, et le droit aux transports contribue au désenclavement des périphéries urbaines et des quartiers populaires.

Ce que les expériences françaises et américaines illustrent, c’est que la volonté politique municipale peut transformer une utopie en réalité!

 

CREAVIGNON a dès sa création inscrit la gratuité des TC dans ses objectifs. Ce dossier sera une des priorités pour 2010, certainement dans le cadre du collectif « Urgence Climatique Justice sociale » du Vaucluse (UCJS).

Si vous souhaitez réagir sur cette question rejoignez le groupe « gratuité des transports en commun » 

 

Jean-Pierre Cervantes

Président de CREAVIGNON

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commentaires

A
<br /> Pourquoi je suis contre la gratuité des transports en communes pour tous dans communautés urbaines et d’agglomération ?<br /> <br /> La raison principale de mon opposition à cette idée certes populaire est une recherche d’égalité entre concitoyen.<br /> <br /> Pourquoi est ce que la gratuité pour tous des transports en commun des agglomérations et communautés urbaines est injuste ?<br /> <br /> L’injustice est dû au financement de celui-ci en effet aujourd’hui le financement de ces transports provient des impôts locaux des concitoyens et de la TPU (taxe professionnel unique) des<br /> entreprises occupant le territoire des communautés d’agglomérations ou urbaines. Seulement il n’y a pas que les habitants de ce territoire qui empruntent ces transports en communs.<br /> En effet les personnes à la périphérie et à la campagne autour de cette zone profitent aussi de ce réseau de transport. Aujourd’hui ces derniers contribuent financièrement uniquement par<br /> l’intermédiaire de leurs tickets ou abonnements.<br /> Demain si le transport en commun devient gratuit pour tous alors seuls les concitoyens vivant à l’intérieur de la communauté contribueront par leur fiscalité à ce réseau certes pour eux mais aussi<br /> et surtout pour les autres, ce que je considère anormal.<br /> <br /> C’est en ça que la gratuité pour tous des transports en commun provoque une injustice entre ruraux et urbain.<br /> <br /> <br /> Je peux être pour cette gratuité des transports en commun mais à certaines conditions.<br /> <br /> Tout d’abord pas pour tous, sinon le problème d’injustice reste le même. Cette gratuité peut être, selon moi, accordée uniquement aux habitants de la communauté d’agglomération ou urbaine.<br /> En effet la gratuité est possible et administrativement faisable en mettant en place des cartes d’abonnements spécifiques pour les concitoyens de cette communauté qui fournissent un justificatif de<br /> domicile lors de la création de leur dossier. Ce qui permet donc d’accorder la gratuité pour les concitoyens qui résident dans la communauté et qui contribuent déjà au financement par leur<br /> fiscalité.<br /> Pour les autres ils continueront à contribuer au financement de ces transports par leurs tickets.<br /> <br /> Le maintien de tarifs préférentiels pour les catégories spécifiques de population (étudiants, demandeurs d’emplois…) qui résideront hors communauté est bien sûr nécessaire.<br /> <br /> <br /> Pour moi la gratuité pour tous des transports en commun est une mauvaise chose car elle crée une injustice entre urbains et ruraux.<br /> Il est loin de moi l’idée de monter les urbains contre les ruraux ou inversement. Cependant je suis contre l’idée qu’uniquement les urbains contribuent au financement des transports en communs qui<br /> profitent à tous et que les ruraux de leurs cotés ne contribue plus à ce financement.<br /> <br /> Etant pourtant rural moi-même ce système serait tout à mon avantage.<br /> <br /> <br />
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